Comme l'article sur l'histoire du gant est long, j'ai préféré faire un article à part pour les gants parfumés ^^
Les premiers gants parfumés sont très probablement arrivés en France dans les bagage de Catherine de Médicis, en provenance d'Italie. Très vite la France et l'Espagne font se livrer une guerre de qualité sur ces gants parfumés.
Pour bien imprégner le parfum, il faut des tissus tissés très serrés ou des cuir souples. On utilisera de l'épiderme de dinde (canepin), de chevreau, de mouton et de cheval. Le cuir va être très travaillés pour obtenir la finesse voulu.
En 1614, les lettres de patantes sont octroyées aux gantiers pour leur permettre de se nommer aussi bien gantiers que parfumeurs. Ils sont 250 en 1725.
Les peaux sont traités à Grasse; ville de la parfumerie en France au XVIIIème siècle. Elles sont nettoyées des relents dus au traitement du cuir. Elles sont lavées puis immergées pendant 24h dans de l'eau d'ange (sorte d'eau de Cologne), de fleur d'oranger ou de rose. Elles sont imprégnées de nombreuses fois d'huiles et d'essences parfumées. Elles sont ensuite empilées entre des rangs de fleurs fraîches, qui sont changé tout les jours : rose, jasmin, tubéreuse, bigaradier, cédrat, citronnier, lavande, violette, narcisse, jonquille, iris, jacinthe ... Le processus se termine par un tannage avec des feuilles de myrte et de lentisque.
Le parfum le plus célèbres et le plus en vogue vers 1646, c'est le parfum 'de frangipane' ou 'à la frangipane'. Son nom vient du Marquis de Frangipani, seigneur romain qui inventa ce parfum aux accents de jasmin rouge; ou en tout cas il fut responsable de sa vogue. Par mimétisme, on donne à d'autres parfums des noms évocateurs : 'à la nonchalance', 'à la négligence', 'à la néroli' ...
Au début du XVIIème siècle, les précieuses adoptent ce raffinement olfactif. Ces précieuses tentant d'adoucir les moeurs et d'y mettre plus de bienséance; portent donc ces gants dans les salons. Elles seront moqués plus tard; comme par exemple par molière dans Les précieuses ridicules, où il parle de ces gants !
Plus tard dans le siècle, les gants seront lavés dans des bain de musc, d'ambre gris, de civette, de clous de girofle, de camphre. Ils prennent alors une vilaine couleur et dégagent un parfum lourds, jusqu'à l'écoeurement. Même l'ajout d'huiles dans les étapes suivantes de préparation n'atténue pas l'odeur. De plus tout les accessoires (ceintures, bourses, souliers, coussinets de vêtements, éventails ...) délivrent le même parfums. On va alors les enduire d'emplâtres (sorte de médicaments soins de l'époque), et servent aux soins des mains et non plus au plaisir de l'odorat.
Ces gants sont dits 'moelleux'. Ils se portent la nuit ou le jour sous le gant ornés. Ils servent donc à corriger les défauts de la peau, traiter des dermatoses et les engelures de l'hiver. Lorsqu'ils ne sont pas utilisés, ils sont mis à plat et sont emplâtrés et serrés les uns aux autres dans une boîte.
En 1555 est dévoilé le secret de l'onguent miracle qui adoucit les mains et blanchit la peau : distillation du corps d'un jeune corbeau nourri exclusivement de jaune d’œuf, avec de l'huile d'amande douce, des feuilles de myrte et du tact.
Le gant parfumé va peu à peu passer de mode. Pour ne finalement ne plus être utilisé. Aujourd'hui encore, on conseille pour réparer les mains, d'appliquer de la crème nourrissante et d'enfiler des gants de coton pour dormir.
Dim 25 Mai - 13:12