Il semblerait que je sois partie pour une petite série de costumes Disney revisités. Après la robe de bal de Belle (qui n'est malheureusement toujours pas finie, faute de trouver les roses rouges et la dentelle qui me plaisent pour les décos), et Maléfique en version 1880, je travaille actuellement sur la version souillonne de Blanche-Neige, et la robe de villageoise de Belle. Sont aussi prévus la robe de promenade d'Ariel, puis sa version Sirène. J'envisage aussi dejà la robe rouge et or de Belle au château en version XVIIIème siècle, sa robe rose, la robe de Raiponce, Blanche Neige en version Renaissance, et une version année 20-30 de Cruella. Y'a du pain sur la planche
L'idée serait par ailleurs d'utiliser des parties de costumes communes pour plusieurs personnages (par exemple, la jupe bleue de Belle servira aussi pour Ariel).
BelleJ'ai opté pour un modèle de costume traditionnel bavarois. Je suis allée en vacances en Bavière il y a quelques années et je suis tombée amoureuse des Dirndl. J'avais justement un patron dans un magazine Burda, alors j'ai tenté le mélange
J'ai fait un haut et une jupe séparés, pour pouvoir utiliser les deux comme il me chante.
Le tissu est un satin de coton, doublé de coton blanc tout simple.
Le corsage se ferme à l'avant par des boutons, il sera baleiné par la suite devant, sur les côtés et dans le dos.
La jupe est une forme cercle classique, fermée par une fermeture éclair invisible. sur le côté.
La tablier est un grand carré de coton blanc froncé à la taille, cousu sur une longue ceinture pour faire une fois le tour de taille et se nouer devant. J'ai cousu de la dentelle ancienne sur tout le tour.
Tout l'intérêt de ce costume va résider dans le travail de broderie du corsage, et du tablier. Pari fou pour moi qui suis assez peu patiente et n'ai pas beaucoup fait de broderie jusqu'à présent.
Pour le corsage, ce sera des petites roses au point de poste sur la patte de boutonnage et le haut des deux pièces avant.
Pour le tablier, je tente une sorte de peinture à l'aiguille, avec de grosses roses, sur toute la largeur basse du tablier.
Blanche NeigeJ'avais assisté il y a longtemps à une conférence sur la patine des costumes. Depuis me trottait dans la tête l'idée d'essayer. Sauf quil me fallait un costume exprès pour ça, car ca fend le coeur de faire un costume et de faire exprès de l'âbimer xD
Donc c'est pour ça que j'ai choisi de faire Blanche Neige dans sa version servante.
Le corsage : il s'agit de chutes de tissu et de d'anciens galons et dentelles qui trainaient dans mes tiroirs. J'aime bien cette pièce, même si j'ai raté le patronnage et qu'il m'écrase completement la poitrine, donc je ne " l'abimerais " pas.
Tout le travail de pâtine réside dans le jupon.
Le juponLa forme est tout ce qu'il y a de plus classique : un rectangle de 3 m de long froncé à la taille.
Pour lui donner l'illusion d'être complètement usé, j'ai procédé par étape :
l'usure :
Tout d'abord, j'ai marqué les déchirures par de grand coups de ciseaux ci et là.
Pour que ce soit moins nets, j'ai longuement brossé tous les bords à la râpe. J'ai aussi donné quelques coups ci et là au milieu du jupon pour qu'il soit vraiment usé de partout.
petit avant après :
La salissure ; Ca a été la partie la plus difficile.
J'ai d'abord tenté la teinture au café, mais ça n'a pas pris du tout. Soit mon tissu est trop foncé, soit ce n'est pas une fibre naturelle (le coupon était vendu comme étant de la soie mais j'en doute fortement).
Je suis ensuite passée à l'acrylique. J'ai fait plusieurs tests avant sur des chutes et voilà mes conclusions :
- le tissu doit être très humide pour que la peinture diffuse (un peu le même principe que l'aquarelle) et éviter des démarcations franches entre la partie peinte et l'autre.
- la peinture doit être très diluée (préférer des apports de peinture très diluée en plusieurs couches), sinon on se retrouve avec un tissu saturé en peinture, qui perd sa souplesse, devenant presque cassant, et ne laisse plus passer la lumière en faisant comme des gros tas de peinture.
- rincer abondamment une première fois puis faire sécher le tissu suspendu pour que l'humidité tombe vers le bas, ca permet aussi d'entraîner les pigments exédentaires vers le bas.
- Pour faire des tâches plus précises : on peut se permettre de la peinture moins diluée, à appliquer au pinceau, à l'éponge, tout ce qui se trouve à porter de pain.
j'ai donc "teint" en deux temps : d'abord une couche diluée, rincée avant que ca prenne, puis séchée en étant suspendue. J'ai perdu une bonne partie de la couleur mais j'ai eu un premier dégradé assez naturel.
Le deuxième temps a été plus laborieux : application de peinture, tamponnage des excès, ré-application de peinture, etc.
Une fois que ça commence à sécher, j'ai créé les tâches (peinture verte, blanche, noire... pour simuler des moisissures, des décolorations, des tâches de cendres...)
La fixation des couleurs :
Une fois sec, un bain de vinaigre puis repassage au fer très chaud. D'un ça fixe la peinture, de deux, ça abime le tissu et c'est un peu ce qu'on veut ici.
Et voilà le rendu final, en attendant d'avoir la perruque et de pouvoir faire de vraies photos