Le Carnaval de Venise a des origines très lointaines. Il est cité dès 1094, et en 1269 un Edit du Sénat déclare la veille du Carême jour férié et autorisant le déguisement. De même « la Fête des Marie », qui existe depuis 948 le 2 février est déplacée pour ouvrir le Carnaval. Lors de ces fêtes, des jeux souvent cruels, comme des combats de chiens et de taureaux, des déguisements le plus souvent inspirés de la Commedia dell'Arte mettent la Ville en émoi. Le soir, les théâtres et les maisons de jeux s’ouvrent à tous dans l’anonymat des déguisements. On pouvait alors porter le masque, grâce auquel on retrouvera plus tard une ombre de l'égalité perdue au cours du temps, quand sous des vêtements d'emprunt les nobles fraternisaient encore avec le peuple.
A partir du XVIème siècle, les vénitiens, et ceci pendant plusieurs mois, revêtent la bauta. Elle est composée d’une grande cape noire, le tabarro, d’un capuchon de drap noir, cachant les cheveux, et d’un tricorne noir.
Seul le masque, couvrant le visage est blanc. Ce masque, en carton mâché et cérusé permettait de boire et de manger sans l’ôter.
Les femmes pouvaient aussi porter la moretta, masque appliqué sur le visage et retenu sur celui-ci par un bouton tenu entre les dents.
Les déguisements devinrent plus évolués, en puisant leur inspiration dans les costumes que l’on connaissait alors, ceux de la Comedia dell’Arte. La ville toute entière se transformait, chantait, dansait. Venise était la ville de la séduction et du plaisir de vivre.
Mais certaines pratiques furent contestables. Les jeunes, déguisés en clown dans leur costume de MATTACINO, lançaient des oeufs emplis d’eau de rose sur les belles passantes. Quant à celles jugées moins séduisantes, elles recevaient des oeufs … pourris.
En 1268, un décret interdit aux hommes masqués de s’adonner à ce jeu. On comprend bien que le gouvernement, ayant interdit en vain cette pratique, finit par protéger le passage des femmes par des filets..
Au 16e siècle, contrôlé par les autorités, le carnaval de Venise officialisa certaines coutumes, comme le port du masque, les divertissements sur les petites places.
Beaucoup de jeux particulièrement cruels, et heureusement disparus, se déroulaient alors au détriment d’animaux.
Par exemple, on s’adonnait au jeu de l’oie. Pendue au-dessus d’un canal gelé, une oie devait être décrochée, quelle qu’en soit la manière. On retrouve ce jeu sur des gravures anciennes.
Autre exemple, le jeu du chat. On attachait un chat vivant à un poteau vertical et le jeu consistait à se précipiter, la tête la première contre le pauvre chat, pour l’écraser.
Autre exemple, les courses de taureaux. On lâchait des taureaux dans des lieux clos, où les chiens venaient les mordre.
Au XVIIIème siècle, le Carnaval, repris en main par la noblesse, atteint le sommet de sa splendeur, faisant ainsi oublier le long déclin de la République.
A la même époque, « le vol de l’Ange », suite à l’accident mortel du funambule chargé de descendre du Campanile jusqu’au palais des Doges, est remplacé par une colombe en bois devenant ainsi le « Vol de la Colombe ».
Au XIXème siècle, sous l’occupation napoléonienne, le Carnaval fut interdit, puis rétabli, mais très encadré sous la domination autrichienne. Il ne connut plus un très grand succès.
Au XXème siècle, en 1970 des étudiants remirent à l’honneur les « mattacini » qui lançaient des œufs remplis de parfums aux jolies femmes, mais aussi des œufs pourris à celles qui leur déplaisaient. La fête, purement vénitienne, se déroulait sur les divers campi de la ville.
En 1980 le Carnaval est officiellement rétabli et connaît de suite un immense succès touristique. Le ville se remplit durant 10 jours de « masques » dont le corps est entièrement caché et « d’historiques » portant costumes ou uniformes de diverses époques.
Au XXIème siècle, le prologue du Carnaval débute par le « Vol du Rat » où un cortège de bateaux accompagne l’effigie d’un rat qui explosera, libérant fumée et confettis.
Le Carnaval s’ouvre avec le cortège « des Marie », suivi le lendemain du « Vol de l’Ange ».
Les places et les rues, mais aussi les fêtes privées, malheureusement payantes, se remplissent de masques de plus en plus originaux et baroques.
Le Carnaval se clôt avec le « Vol du Lion », large étendard portant le symbole de « la Sérénissime » tombant sur la place saint Marc.
Le carnaval dure aujourd’hui les 10 jours précédant le mercredi des Cendres.
Malgré l’enjeu économique, qui aurait pu ternir cette fête extraordinaire, le carnaval de Venise attire encore les visiteurs du monde entier. Dans Venise, tout est loué et réservé longtemps à l’avance. Les prix s’envolent. Les rues et les ruelles sont saturées de promeneurs. Quelques embouteillages piétonniers devant les vaporetti, sur les ponts ou dans les étroites ruelles.
Mais, ce piétinement se fait toujours avec un esprit de fête… du moins pour les touristes.
De nos jours, les costumes (traditionnels ou originaux) sont laissés à la libre appréciation de chacun. Ils ne sont pas obligatoires, bien sûr, mais participent de l’esprit de carnaval de Venise.
MAIS ATTENTION :
On ne se déguise pas au Carnaval de Venise. On se costume. Rien de trivial, rien de grossier. C’est le Carnaval de l’élégance et du raffinement.
les codes:
très simples, il ne faut pas voir un seul bout de peau. On porte masque, cagoule, gant, collants.
Seul le loup est autorisé. Après le style est libre. Avec ces dernières années nous voyons apparaître des mélanges de genre où le vénitien se mêle au fantastic, au steampunk, au gothic, cosplay même! Et on baptise son costume! On créée un personnage, et on le fait vivre! mais chut! toujours en silence!
Quelques exemples:
En dehors de Venise:
Il existe des passionnés partout dans le monde et surtout en france! (plus de 80% des costumés de venise sont français!(aux dernières nouvelles)) Et ils organisent chez eux aussi des carnavals (pas envie de ne mettre qu'une fois son costume) par contre ils en changent tous les ans! Il en existe aussi en belgique, suisse, et dans le reste de l'italie. Et ce toute l'année sauf pendant celui de venise...
(source evenise.com, venise1.com et moi!)